mardi 29 décembre 2009

l'intéropérabilité vue d'ailleurs

L'autre jour en lisant l'interview de Dennis Dyack dans Chamboultout tout en essayant de faire abstraction des fautes d'orthographe, je croyais lire une ode à l'intéropérablité et j'ânnonais bêtement de la tête : incroyable qu'on soit pieds et poings liés à une machine pour jouer à un jeu et qu'il n'existe pas davantage de versions pour chaque type de console. Comment accepter d'être pris en otage par une technologie??

Mais en lisant les commentaires, je découvre que non, en fait les différents produits liés aux machines spécifiques ne semblent pas du tout gêner les gameurs qui ont un comportement je dirais de bibliophile.

Evidemment pour le livre, on parle d'accès à la pensée et à la création pour tous et l'enjeu sociétal de l'intéropérabilité est différent.

Mais on est forcément interpellé par le renversement du modèle qui évacue le tiers de confiance, le revendeur tel que le décrit bien Dereck dans Chamboultout "un futur radieux pour l'industrie vidéoludique, un futur qui évince presque complètement les revendeurs spécialisés et pioche directement dans le portefeuille du consommateur."

Et pourquoi ce serait si grave, pour quoi faire ce tiers de confiance? (bref, pourquoi faire librairie, je suis monomaniaque, vous avez remarqué??)


Entre autres parceque comme le rappelle Hervé Bienvault dans Aldus, "En gros, est-ce que les livres que j'achète sur tel ou tel site sont tracés, alimentant une base de données personnelle?"


->La réponse est clairement oui, et elle se trouve dans mon cerveau.
Dans l'économie papier en librairie traditionnelle j'accumule sur toute sorte de personnes de nombreux éléments personnels : je sais exactement ce qu'a mangé mon client (il sort du resto du Rond-Point), je sais en gros où il achète ses vêtements, où il fait ses courses (je l'ai vu l'autre jour au Monop des Champs), où il part en vacances, le nom de sa banque, ses 10 derniers cadeaux de Noël, son goût pour l'Asie par ex et je sais même le nom de son fils et qu'il est passé de la phase dinnosaures à pirates récemment, et d'ailleurs sa maitresse a de la moustache et s'appelle Gisèle (celle du fils, pas du père).


MAIS en tant que commerçant et membre d'une communauté je maitrise les règles de cet échange commercial et ma mémoire humaine limitée et mon tact garantissent à mon client une utnilisation non dévoyée de ces éléments. (dans le cas contraire, j'ai perdu mes clients et les rares qui restent m'appellent "la commère")


-> la mutation que provoque notre activité de vente à distance/numérique/multipliant les contacts à distance me fait éprouver le besoin de reproduire par les fichiers et à plus grande échelle ce que je produits "naturellement" en magasin, càd par le contact humain direct , l'expérience subjective dépendante du contexte. Dans ce cas, j'avoue que le croisement entre plusieurs bases pour reproduire la pertinence serait d'une grande aide... par exemple, j'aimerais savoir à quels théâtres sont abonnés mes clients et s'ils ont aimé ou non les derniers livres qu'ils ont acheté. Jusqu'ici je peux encore faire un questionnaire.

Mais voilà ce qui me ferat mériter le Big Brother Award :
-Je recevrais une alerte quand certains de mes clients prendront leurs places dans un théâtre et je leur enverrais un mail automatique pour leur proposer d'acheter le texte du spectacle tant qu'à faire avec 5% de remise.
-Je recevrais une alerte automatique via leur mobile quand ils passeront près de la librairie et je leur enverrais en bluetooth une invitation à entrer avec un rappel à venir chercher et payer les livres qu'ils m'ont commandé il y a trois semaines.
-je serais avertie des commentaires qu'ils laissent sur les sites communautares et l'ordinateur déclenchera une propostion d'achat si certains mots clefs sont repérés (spectacle, cirque, théâtre, Champs Elysées...)
-je serais avertie dès qu'un client reçoit des chèques lire et je pourrais lui envoyer un mail l'nvitant à les dépenser chez nous en sélectionnant les livres qui peuvent l'intéresser d'après ses derniers achats répertoriés en ligne ou sur son compte paypal...


Que c'est bon d'être créatif sans moralité.

En attendant, je vais construire un semblant de suivi client pour 2010 en repensant la gestion des leads dans notre CRM ;-)

1 commentaire:

mtislav a dit…

1) J'ai toujours préféré être ami avec la libraire qu'avec la librairie (la vidéo est excellente) ;
2) Il y a une faute dans ton billet mais je ne dénoncerai pas son emplacement (Je te donne un indice : "La femme est l'avenir de l'homme") ;
3) Ta comparaison entre les amateurs de jeux vidéo et les bibliophiles est très jolie et me semble juste. Quel plaisir extrême de retrouver un jeu avec lequel on a joué sur une machine voici vingt-cinq ans !

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