jeudi 13 août 2009

"Les écrivains boivent et les lecteurs trinquent" ;-)

Ne pas se prendre au sérieux. Le credo de Gérard Collard et Jean Casel dans l'Interview en video sur le site de leur librairie.

J'y trouve une très bonne description de la fêlure entre le monde de l'édition et celui dans lequel je vis en tant que libraire. J'ai toujours été davantage intéressée par comment lisent mes clients que par comment créent les éditeurs et les auteurs. Ca m'intéresse aussi, mais ça ne me passionne pas.

"Ne pas se prendre pour des gens différents des clients qui viennent nous voir.
C'est pour ça qu'on fréquente pas les cocktails, c'est pour ça qu'on va jamais dans les réunions de libraires (...) parcequ'on a la trouille, on n'est pas sûrs de nous même donc a a vite fait de prendre la grosse tête de parler comme les gens du milieu et si on parle comme les éditeurs, si on parle comme les écrivains on parle pas comme les gens qui viennent nous voir. (...) "

"Il parle avec son coeur, avec passion... il parle mal. On a que 150 mots de vocabulaire mais c'est les 150 mêmes que les gens utilisent."

Librairie, lieu de marge, de passage entre deux mondes : celui du quotidien et celui de la création. Donner l'impression que la librairie est un lieu qu'on fréquente au quotidien dans lequel s'immisce la création et non pas un lieu de création dans lequel s'immisce le passant.

Bon, mais il faut pas croire, "on a galéré énormément pendant 10 à 15 ans ... on a compensé le manque d'argent par le travail." Je me dis que s'il y a telllement de librairies qui continuent d'ouvrir malgré les marges faibles, ce n'est pas seulement parceque, après avoir amassé un pécule dans une première carrière, des gens se font plaisir en ouvrant leur librairie pour vivre leur passion quellequesoit la rentabilité. Mais aussi parceque quitte à être mal payé, autant s'accorder un SMIC soi-même que de le toucher d'un patron pour faire un métier qu'on adore ;-)

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