Nous avons beaucoup de petites maisons d'édition spé théâtres à la librairie, qu'un petit libraire généraliste - genre auquel j'appartenais il y a encore un an et demie - peut avouer sans honte ne pas les connaître toutes, tellement elles sont spécialisées... Je pense à Quartett, ou Color Gang par exemple. C'est dommage car il y a de vraies pépites comme les textes de Sébastien Joanniez qui peuvent être interclassés avec la littérature et dépasser leur genre... car on le sait, le rayon théâtre est difficile à faire vivre en librairie généraliste, il faut ruser...
De temps en temps, en passant devant un rayon, je tend le bras et j'attrape une couv qui m'accroche, un titre qui m'interpelle.
Et c'est comme ça, par un concours de circonstance complètement fortuit et superficiel, que j'ai pris une monumentale claque en découvrant Ximena Escalante, écrivain mexicain qui dit comme personne le ravage et la violence des désirs troubles qui tordent et oppressent. Avec un humour noir ravageur, une écriture serrée et extrêmement belle, tendue et si moderne. (un tour de force du traducteur Philippe Eustachon)Ximena Escalante racontait hier que c'est lors d'une mise en scène de Phèdre, qu'elle suivait, qu'elle a eu envie de réécrire Phèdre. Or le texte ne pouvait pas être modifié, alors ces réécritures ont donné naissance à ce texte d'une troublante vitalité mortifère et étouffante.
Le théâtre mexicain est un théâtre très peu traduit, dont les éditions Le miroir qui fume sont spécialistes. D'ailleurs il n'y a qu'à voir ma sélection spéciale "dramaturges mexicains" sur le site de la librairie pour le constater : une maison d'édition tout à fait indispensable !

Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire